Emilia Pérez est-il un film transphobe ?

Cet article s’intéresse seulement à la représentation de la transidentité, mais nous souhaitons également alerter les personnes qui nous lisent que d’autres questions de représentations se sont posées, notamment celle de la représentation du Mexique. De nombreux articles traitent de ce sujet, voici ceux que nous vous recommandons : 
« Vision eurocentrée », « inexactitudes culturelles »: Emilia Pérez, le film de Jacques Audiard, sous le feu des critiques au Mexique – Geo.fr (en français)
Why Is ‘Emilia Perez’ Controversial? A Timeline. (en anglais)

Sorti le 21 août dernier, Emilia Pérez fait parler de lui depuis sa présentation à Cannes et les deux palmes reçues en récompense : le Prix de l’interprétation féminine, partagé par les quatre actrices, dont Karla Sofía Gascón qui interprète l’héroïne éponyme, et le Prix du jury. Sa sélection aux Oscars annoncée le 23 janvier dernier remet la question de la représentation trans sur le devant de la scène.

Le film a été écrit et réalisé par Jacques Audiard qui dit avoir tiré son inspiration d’un roman, Écoute de Boris Razon. Ce livre comporte un personnage de baron de la drogue qui souhaite échapper à cette vie en transitionnant, mais sans être une femme trans. Jacques Audiard a décidé, lui, d’en faire une femme trans qui souhaite s’échapper de sa vie de chef de cartel. Jacques Audiard précise que Karla Sofía Gascón a été pour lui une “grande institutrice en cause LGBT”(interview de Charles Pépin sur France Inter, 21.08.2024).

Emilia Pérez, le film, est donc l’histoire d’Emilia Pérez, le personnage : une femme trans à la tête d’un des plus gros cartels de Mexico sous l’apparence de Manitas. Elle est prête à tout sacrifier, du lien avec ses enfants et sa femme à sa position sociale, pour être la femme qu’elle est vraiment. Des années après sa transition, elle se consacre à une œuvre caritative de grande envergure avant d’être rattrapée par son passé.

Emilia Pérez est un mélange de beaucoup de choses : comédie musicale, film de gang, thriller, drame… Ce qui est certain, c’est que ce n’est ni un film sur le genre ni un film sur la transidentité. Alors comment savoir si c’est un film transphobe ? Il va être nécessaire d’analyser plusieurs éléments, notamment le regard cis.

/!\ Cet article comporte des spoilers.

Le regard cis dans Emilia Pérez

Le cis gaze est défini ainsi par Charlie Fabre, chercheur en études trans, qui s’est basé sur les travaux de Julia Serano et Ray Filar :

“Le cis gaze est une notion qui caractérise la manière dont les personnes trans’ sont représentées au cinéma, afin d’intriguer le public cis et le regard cisnormé tout en ne remettant pas en question l’hégémonie de ce regard et en se conformant à des stéréotypes établis à propos de l’existence tolérée des personnes trans’ dans la société.”

Si on prend l’analyse du regard cis selon les critères développés par Charlie Fabre, le film obtient une note de 16/20 (pour rappel, plus la note est haute, plus elle est positive). C’est autant qu’Un Homme Heureux de Tristan Séguéla ou Anything’s Possible de Billy Porter, moins que L’Immensita de Emanuele Crialese (19/20) mais bien mieux que Girl de Lukas Dhont (6/20).

En points positifs, on peut citer les suivants :

🟢 Le critère le plus simple à évaluer est celui de l’actorat. Emilia Pérez est incarnée par une actrice trans, Karla Sofía Gascón, même lors de scènes pré-transition.

🟢 Emilia n’est jamais entièrement nue, et sa nudité (partielle) est suggérée lorsqu’elle dévoile sa poitrine pour montrer ses changements physiques à un autre personnage.

🟢 Il est aussi important de noter que la transidentité d’Emilia n’est pas source de malheur ou de détresse. Elle est heureuse lorsqu’elle y a enfin accès et c’est visible. Ses proches n’étant pas au courant, il n’y a pas de réactions négatives. Son identité trans n’est pas “découverte”, ressort narratif trop souvent utilisé pour faire souffrir les personnages trans. Lorsqu’elle en parle à son ex-femme, c’est son choix et rien ne l’y oblige. Et surprenamment, sa chute finale n’est pas causée par sa transidentité, mais par sa violence passée et actuelle.

Côté points négatifs, il y a tout de même ceux-ci :

🔴 Le parcours médical est bien visible : le premier tiers du film lui est effectivement consacré et le choix du chirurgien est mis en scène dans deux chansons différentes.

🔴 On note l’absence d’autres personnages trans, Emilia ne pouvant pas vivre sa transidentité ouvertement.

Enfin, il y a quelques points qui ne sont ni 100% positifs ni 100% négatifs :

🟡 Les miroirs sont présents, mais heureusement, leur utilisation est limitée. Une scène marquante montre Emilia observant le résultat de son opération à l’aide d’un miroir de poche dont le reflet n’est pas visible à l’écran.

🟡 Si son identité trans est remise en question par un chirurgien cis, cela n’a lieu que lors des scènes autour de sa transition, dans la première partie du film. Son identité trans n’est plus remise en question par la suite, elle est identifiée et respectée en tant que femme dans tout le reste de l’histoire.

🟡 Un critère est compliqué à évaluer : Emilia a-t-elle un comportement prédateur et est-elle déloyale ? Ce critère a été défini par Nissa Mitchell en réaction à l’absence de représentation de personnages trans honnêtes et qui ont du succès. Si le personnage ne fait pas nécessairement preuve d’honnêteté, elle rencontre un certain succès tout au long du film. D’abord en tant que narcotrafiquante, puis en tant que responsable d’une association caritative (qu’elle finance avec l’argent de ses anciens trafics) grâce à laquelle elle espère se racheter de ses crimes passés. Elle trouve également le bonheur dans sa vie personnelle pendant un temps, puisqu’elle réussit à ramener ses enfants auprès d’elle et rencontre l’amour. Cet amour est vécu auprès d’une femme, ce qui fait d’elle une femme trans lesbienne, une représentation assez rare.

Un autre point à relever qui ne fait pas partie des 20 critères définis par Charlie Fabre est celui de la mort du personnage trans. De nombreuses représentations comportent des personnages trans qui meurent et trop souvent violemment. Emilia Pérez ne déroge pas à ce cliché. Emilia Pérez décède, qui plus est, dans des circonstances très violentes.

L’objectivation des transidentités

Emilia Pérez est l’adaptation d’un thriller dans lequel un personnage de narcotrafiquant transitionne pour échapper à sa vie de crimes. Un livre écrit par un homme cisgenre qui n’a pas eu l’intention, lui, d’y représenter les transidentités. Cette histoire a provoqué un questionnement chez Jacques Audiard qu’il formule ainsi :  “En ayant changé la carrosserie, l’âme a-t-elle été changée ?”. 

Cet intérêt pour la transition et cette utilisation dans la narration réduit les identités trans à des opérations et des changements physiques. Cette obsession pour nos transitions médicales transforme nos vies et nos corps en objet et non plus en sujet, comme l’explique Charlie Fabre dans son mémoire Le regard cis reflété au cinéma. Emilia Pérez ne peut exister en tant qu’Emilia qu’à travers une mise en scène de ses opérations. 

Ce point de départ – l’opposition entre narcotrafiquant viril et femme trans féminine qui mène une association contre le crime – pose un autre problème, car il y a dans ce contraste un point de vue essentialiste : les hommes seraient violents et les femmes douces, et Emilia ayant tout de même ressort à la violence ne serait donc pas une “vraie” femme. Si l’interprétation voulue par le réalisateur n’est peut-être pas celle-là, le choix de faire ressortir sa voix basse lorsqu’elle s’énerve contre son ex-femme soutient cette interprétation. Le message final de la violence qui rattrape Emilia peut également soutenir ce point de vue.

Est-ce que des personnes trans ont été incluses dans la production de cette représentation ? Et surtout, comment ?

Les personnes trans sont trop souvent catégorisées comme un objet d’étude, n’ayant pour seul but que d’être étudié, analysé, décrit, examiné. Il y a la volonté d’écrire sur nous, mais pas avec nous. Ces dernières années, les choses changent, les personnes trans commencent à être impliquées dans les histoires, voire à en être à l’origine. Cependant, cette inclusion n’est pas toujours faite de la meilleure des façons pour obtenir de nouvelles représentations qui sont vraiment différentes.

Lorsqu’un·e acteurice trans est choisie pour un rôle trans, son travail va généralement aller au-delà de celui d’un·e acteurice cis. Iels deviennent des fixeureuses : une personne qui sert de guide à un·e autre, le plus souvent un·e journaliste dans un pays peu sûr. Iels guident les scénaristes et les cinéastes pour les aider à comprendre la communauté trans, le vocabulaire, l’histoire des transidentités.

« [Sans] Karla Sofía Gascón, […] il n’y a pas de film »

Jacques Audiard, interview de Charles Pépin sur France Inter, 21.08.2024

Et c’est bien ce qu’il s’est passé pour Emilia Pérez, comme le raconte Jacques Audiard au micro de France Inter le 21 août dernier : “Si je ne croise pas Karla Sofía Gascón, je pense sincèrement aujourd’hui qu’il n’y a pas de film. Ce n’est pas que j’ai eu de la chance, mais si Karla n’est pas là, je crois que j’y suis encore ou j’ai déjà abandonné. Ma grande institutrice en cause LGBT et cætera, c’est Karla Sofía. C’est elle qui m’a initié à tout ça. Quand on tournait, je lui demandais “est-ce que je m’égarais, est-ce que j’étais juste, est-ce que je pouvais m’approcher ou pas”. Elle était une boussole. C’était la boussole complète, voilà. Elle a été ma référence tout le temps.” 

Ce point est important, car il permet de mettre en avant le travail invisible et très souvent gratuit des personnes trans pour que les représentations s’améliorent de film en film. Cela sous-entend que les acteurices devraient tou·tes être des expert·es des représentations trans et que les réalisateurices souhaitant faire de tels films peuvent se reposer sur elleux. On en demande toujours plus aux marginalisé·es…

Il est risqué également de faire confiance à une seule personne. Cette dernière ne représente pas forcément l’entièreté de la communauté et n’a pas toujours conscience de tous les enjeux politiques, ni des représentations passées sur lesquelles reposent les imaginaires actuels. Cela s’est vu avec la série Netflix Élite. En saison 6, le comédien trans a dû défendre lui-même la série face à des critiques à propos de l’intrigue autour de son personnage, considérée comme utilisant des clichés transphobes.

Être épaulé·e par un·e acteurice trans peut permettre d’éviter le pire, comme dans une scène au début du film où Emilia Pérez recrute l’avocate et lui fait son coming out trans. Dans de nombreux films, la transidentité est révélée à un ou des personnages ou aux spectateurices en dévoilant le corps nu du personnage trans. Ici, Emilia dévoile sa poitrine, mais elle n’est pas visiblement nue à l’image. C’est très probablement du fait de Karla Sofía Gascón, comme l’a expliqué Jacques Audiard.

Cependant, chez Représentrans, nous souhaitons remettre en question la notion même d’utiliser la nudité pour révéler la transidentité. Ce problème se réfléchit dès l’écriture et n’est pas seulement une question d’image. L’intervention de Karla Sofía Gascón est insuffisante pour proposer une représentation des transidentités innovante et respectueuse.

Alors, est-ce qu’Emilia Pérez est un film transphobe ?

Selon l’analyse du regard cis, la note de 16/20 est honorable. Les clichés sont présents, mais moins nombreux que ce qu’on peut avoir l’habitude de voir et surtout abordés différemment. En effet, Emilia Pérez rencontre l’amour et du succès au point d’être élevée au rang de madone.

Cependant, les clichés sont bien là : la transition est encore une fois utilisée comme élément narratif et la fin de l’histoire pour le personnage est encore la mort. 

L’attention portée sur la justesse de la représentation trans est arrivée tardivement dans le processus de production du film. Cela n’a donc pas permis de remettre en question l’idée de départ d’utiliser la transition pour répondre à la question du réalisateur.

C’est pourquoi Représentrans recommande de faire appel à un·e consultant·e pour une lecture du scénario, voire un ou des entretiens avec læ·s scénariste·s et/ou læ·s réalisateurices. L’objectif de ce travail est d’aider à créer de nouvelles représentations respectueuses et inclusives envers les personnes trans, tout en encourageant la créativité. Il y a tant de choses à raconter, à montrer au-delà de la transition et du coming-out. 

Nous vous avons proposé différentes grilles de lecture pour évaluer la transphobie présente dans le film, son message et sa production. Comme la note de 16/20 des critères du regard cis l’illustre bien, ce film n’est pas dans la lignée des films les plus transphobes à ce jour. Cependant, il ne propose pas pour autant de représentations tout à fait nouvelles et respectueuses des transidentités comme a pu le faire comme Orlando, ma biographie politique de Paul B. Preciado sortie la même année.

Si vous souhaitez lire plus d’opinions de personnes trans au sujet de ce film, GLAAD (l’association états-unienne qui surveille les représentations LGBT+ aux États-Unis) a partagé de nombreux articles écrits par des personnes trans : “Emilia Pérez” is Not Good Trans Representation | GLAAD (en anglais).

Édité par Chloé Hatimi

Comment utiliser le test du cis gaze ?

À l’occasion de mon précédent article « Le cis gaze en bref », je vous avais rapidement présenté la notion de cis gaze et à cette occasion, vous aviez pu découvrir la liste des critères permettant d’établir si un film met en avant un regard cis sur les transidentités. 

Dans ce nouvel article, il me semble important de détailler l’utilisation qui peut être faite de cette liste. Pour rappel, voilà les critères énoncés :

Le personnage trans’ :

  1. s’habille / se maquille
  2. est félicité·e car iel rentre dans une norme ciscentrée
  3. fait face à une remarque qui souligne le fait que nous n’aurions jamais pu deviner qu’iel était trans’
  4. est travailleuse·eur du sexe (et ses collègues sont également trans’)
  5. a un comportement de prédateurice / est déloyal·e
  6. est appelé·e par son deadname / mégenré·e volontairement
  7. suit un parcours médical et l’on peut voir ses prises d’hormones et / ou des opérations chirurgicales / esthétiques liées à son parcours de transition
  8. a pour préoccupation centrale ou unique sa transition
  9. voit ses organes génitaux exposés à l’écran et / ou à d’autres personnages sans son consentement
  10. cause la détresse émotionnelle de l’un·e de ses proches
  11. est la victime passive d’une agression
  12. se fait du mal, de quelque manière que ce soit
  13. voit son identité remise en question par un personnage cis
  14. voit son identité validée par une analyse psychiatrique
  15. imite un personnage cis pour performer son genre
  16. n’a aucune interaction avec d’autres personnages trans’
  17. a des relations amoureuses et / ou sexuelles exclusivement hétérosexuelles
  18. se regarde entièrement nu·e dans un miroir
  19. détourne son regard de son propre corps mais reste exposé·e à au moins un autre regard
  20. est joué·e par un·e acteur·ice cis (surtout si son genre n’est pas conforme à celui du personnage)
Pour rappel, les 5 premiers critères ont été établis par Nissa Mitchell.

Première utilisation : dresser des constats généraux et comparer les oeuvres 

Dans un premier temps, pour amorcer une réflexion et se rendre rapidement compte de l’étendu du cis gaze dans une oeuvre, il peut s’agir de simplement cocher les critères qui nous semblent correspondre.

Cette première étape permet de comparer rapidement les films entre eux. Par exemple, d’après l’analyse de Gabriel Harrivelle et moi-même, le film The Danish Girl (Tom Hooper, 2015) coche 16 des 20 critères tandis que Une Femme Fantastique (Sebastian Lelio, 2017) n’en coche “que” 8, tout comme Lola vers la mer (Laurent Micheli, 2019).

Tous ces films cochent bien plus que trois critères et nous pouvons donc affirmer qu’ils correspondent par de nombreux aspects, à une vision ciscentrée des transidentités. En revanche, si une personne cis nous demande si on connaît “un film qui serait un peu moins pire que les autres par hasard”, alors peut-être éviterons-nous de l’aiguiller vers The Danish Girl

Deuxième utilisation : rentrer dans le détail de l’analyse critique d’un film

Cette liste peut, dans un second temps, nous permettre d’avoir une base afin de dresser un regard critique détaillé sur une œuvre. En effet, chaque critère peut en réalité être pensé le long d’un continuum. 

Par exemple, pour le premier critère, “le personnage trans’ s’habille ou se maquille” : un film ne peut être traité de la même manière si l’on voit simplement le personnage enfiler un t-shirt au saut du lit ou bien si l’on assiste à une séquence entière d’essayages. Dans The Danish Girl (oui, peut-être que je m’acharne), le personnage principal est une femme trans’ et les scènes de maquillage et de démaquillage sont présentées comme centrales dans la construction de son identité. Il s’agit de moments forts de sa transition mais également de mises en scène qui artificialisent son genre, c’est-à-dire de moyens de rendre son identité superficielle et fausse. 

Ce qui peut être noté ici, c’est la récurrence de certains motifs (le nombre de fois où le personnage s’habille ou se maquille) ; le temps à l’écran accordé à ce critère (une scène de quelques secondes ou bien une séquence de plusieurs minutes) ; la mise en scène (la musique de la scène est-elle dramatique ? Est-ce que le personnage semble avoir une illumination en relevant les yeux et en se voyant maquillé-e pour la première fois ? …) ; la manière dont la présence de ce critère renforce des stéréotypes de genre (un personnage trans féminin ne porte que des robes ; enfile des bas ; met soigneusement son rouge à lèvres…). En bref, tout ce qui peut vous sembler pertinent pour souligner la présence d’un critère dans un film et la manière dont il renforce le regard cis. 


Troisième utilisation : se servir de ces constats pour s’améliorer

Pour les créateur-ice-s, la liste de critères peut (et devrait) être un outil de questionnement et une sorte de check-list afin de s’assurer de l’amélioration des représentations des personnages trans’. En effet, si en consultant votre histoire, vous vous rendez compte que vous cochez 14 critères, alors peut-être est-ce le moment de revoir votre écriture et de faire appel à des personnes concernées pour vous épauler. 

Cependant ne soyons pas dupes, certaines personnes trans’ véhiculent également, à travers leurs productions, des éléments du cis gaze. Il est parfois compliqué de réaliser que ce que l’on produit est construit en accord avec ce à quoi nous avons toujours été exposé-e-s et / ou limité-e-s au sein d’un système transphobe. Il nous appartient également de chercher à faire mieux et de ne pas toujours chercher à satisfaire et à rassurer le public cis. 

En tant que public et qu’allié-e-s, ces critères peuvent vous permettre d’évaluer les films que vous décidez d’aller voir et de vous rendre compte des automatismes développés au contact d’images peu variées. La prochaine fois que vous trouverez un film sur une personne trans’ “très beau et incroyablement touchant”, prenez tout de même le temps de consulter les critères et de vous questionner sur ce qui vous touche. 

Il me semble au final que ces critères servent à ouvrir un dialogue et une discussion critique entre ce qui existe et ce qui est possible. Qu’est-ce que vous en pensez ? 

Pour aller plus loin :

  • pour en savoir plus sur la notion de “genre artificiel” : Julia Serano, Manifeste d’une femme trans et autres textes, traduit et publié aux éditions Cambourakis en 2020. 

Collaborez avec nous !

Nous pouvons vous accompagner dans votre recherche d'acteur·ice·s, dans la relecture de votre scénario, la pédagogie auprès de votre équipe, dans la création d'une représentation des transidentités plus juste en somme.

Au-delà des images, que retenir de Disclosure (2020)

Disclosure est un documentaire réalisé par Sam Feder et diffusé en 2020 sur Netflix. Le film est constitué de témoignages de personnes trans qui s’expriment sur la représentation trans à Hollywood, entrecoupés d’extraits de films et de séries. À partir de ce contexte spécifique américain, le film met en lumière un grand nombre de points très importants concernant la représentation trans en général.

Premièrement, les personnages trans (au sens large) existent depuis que le cinéma existe. La représentation de ces dernières années n’est pas une grande première mais s’inscrit dans une continuité. Une continuité malheureusement néfaste pour les personnes trans.

Le film évoque ensuite rapidement l’apport des représentations trans aux personnes qui témoignent : il a été clé pour elles de se voir à l’écran. Nombre d’entre elles apprécient des films et personnages considérés comme problématiques aujourd’hui : car c’était les premiers qu’elles voyaient, les seuls qui existaient à l’époque.

Toutes parlent de cette dualité à apprécier des œuvres qui, d’une part, leur ont fait comprendre qu’elles n’étaient pas seules ou leur ont donné du travail quand elles en avaient besoin, et qui, d’autre part, ont souvent été préjudiciables à la vision que les personnes cis ont des personnes trans.

Ensuite, le documentaire aborde les représentations elles-mêmes. Elles sont pour la majorité négative : si le personnage trans n’est pas simplement là pour faire rire, il est alors soit coupable, soit victime. Quand il est là pour faire rire, les blagues sont extrêment violentes : on voit des hommes cis qui vomissent à l’idée de faire l’amour avec une femme trans. Quand la femme trans est coupable, elle est tueuse en série, psychopathe. Quand elle est victime (presque toujours d’un crime transphobe), elle est morte, et souvent travailleuse du sexe. Et lorsque le sujet de la transidentité est abordé dans les dialogues par les autres personnages, souvent au-dessus du corps sans vie d’une femme trans, le respect est absent des mots utilisés.

Disclosure relève également un phénomène récurrent : les rôles de personnages trans les plus connus sont joués par des personnes cis qui remportent des prix pour ces interprétations.

En effet, de nombreux hommes cis ont interprété des femmes trans à l’écran et par la suite ont affiché des barbes fournies lors de remises de prix au cours desquelles ils étaient récompensés. Jen Richards, actrice, explique dans le documentaire à quel point ces rôles trans joués par des hommes cis nourrissent la violence à l’encontre des femmes trans.

Un rôle trans interprété par un·e acteur·ice trans permet aux spectateur·ice·s de ressentir pour l’acteur·ice trans la même compassion qu’iel ressent pour le personnage. Or, en voyant un acteur cis avec sa barbe bien fournie, le·a spectateur·ice est renvoyé·e au jeu, à la performance de l’acteur. Le raccourci est rapide et simple pour elleux : les femmes trans ne sont que des hommes déguisés, qui performent la féminité mais qui ne sont pas des femmes.

Les représentations des hommes trans, plus récentes et bien moins nombreuses, ont moins souffert de ce phénomène : seule Hilary Swank a été récompensée pour son rôle de Brandon dans Boys Don’t Cry. Cependant, le problème reste le même : lorsque la·e spectateur·ice apprend que l’actrice qui a interprété un homme trans est cis, alors le raccourci est le même, simplement inverse. Le genre resterait une performance est non une identité.

Les violences que subissent les hommes trans sont différentes de celles subies par les femmes trans, qui en plus de subir la transphobie subissent également la misogynie et la transmisogynie. Si les femmes trans ont été victimes de mauvaises représentations depuis le début du cinéma, il est difficile de trouver des représentations d’hommes trans. De nombreux films jouent avec un personnage féminin qui se fait passer pour un homme pour avoir de meilleures conditions de vie, être entendu, être considéré. Mais le personnage finit toujours par “redevenir” une femme pour plaire à l’homme qu’elle désire ou pour simplement avoir une vie vraiment heureuse. Les hommes trans souffrent donc différemment des représentations : l’absence de rôles ne leur permet pas de se reconnaître à l’écran, ni aux autres de connaître leur existence. Or, ce qui n’est pas visible n’est pas inexistant.

Les hommes trans ne sont vraiment présents que depuis le début des années 2000, notamment grâce à The L Word. Mais encore une fois, les représentations sont négatives : la testostérone les fait devenir violents, agressifs, manipulateurs, sexistes. Ces représentations sont en train de changer, notamment grâce à des séries qui incluent des auteur·ice·s trans et des personnages trans récurrents : The L Word : Generation Q et Les Chroniques de San Francisco. Ou encore des séries dont les hommes trans récurrents n’existent pas qu’à travers leur transidentité : Les Nouvelles aventures de Sabrina, The Politician, Titans, Grey’s Anatomy, The OA, Druck, Tales of the City, etc.

Disclosure met en exergue le manque de diversité des représentations, l’absence de personnes trans à la création de ces représentations et l’impact que les représentations peuvent avoir sur les personnes trans comme sur les personnes cis.

Si l’on devait émettre une liste de critères pour une bonne représentation à la suite du documentaire, ce serait :

  • Une œuvre créée par des personnes trans
  • Une œuvre qui implique des personnes trans dans la production
    Une œuvre qui diversifie les représentations des personnes trans
  • Une œuvre qui représente les personnes trans positivement
  • Une œuvre qui inclut les personnes trans dans son public cible

Pour autant, la qualité des représentations n’est pas l’objectif ultime du combat pour une meilleure représentation. Disclosure se conclut ainsi : « Having positive representation can only succeed in changing the conditions of life for trans people when it is part of a much broader movement for social change. Changing representation is not the goal, it’s just the means to an end. » Susan Stryker

Les représentations positives sont clés pour faire changer les mentalités, mais si un changement plus large de la société n’est pas en œuvre alors elles n’auront pas d’effets concrets sur les vies des personnes trans comme l’accès à l’emploi, à la parentalité, à la santé, à la sécurité, à la scolarité, etc.

« Une représentation positive ne peut changer les conditions de vie des personnes trans que si elle s’inscrit dans un changement social plus large. Changer la représentation n’est pas le but. C’est un moyen. »

Susan Stryker (traduction Netflix)

Représentrans, représenter les transidentités autrement

Représentrans est né d’une volonté de se voir à l’écran. De se voir représenté avec authenticité et respect. Représentrans est né également d’une volonté de changer le regard des personnes cis sur les transidentités. Ce regard, il est nourri de tout ce qui est a été dit, vu et entendu à propos des personnes trans. En changeant les représentations, nous pouvons changer ce regard.

Représentrans a donc l’ambition de faire changer les représentations des transidentités en France. Si Disclosure de Sam Feder témoigne d’une évolution des représentations aux États-Unis, la France accuse un certain retard.

L’objectif des représentations trans, c’est rendre visible ce qui est absent. Absent et non pas inexistant. Les représentations visent donc à rendre visible au plus grand nombre les personnes trans, leurs vécus, leurs histoires personnelles comme les histoires de la communauté, mais aussi et surtout les problèmes qu’elles peuvent rencontrer. Qu’ils soient dû à la transphobie ou aux simples problèmes de la vie.

Tout art n’a pas vocation à être pédagogique mais si la représentation d’une certaine minorité est au cœur d’une fiction, il est alors crucial de se poser la question du contexte dans lequel elle s’inscrit. Le contexte politique, culturel, mais aussi celui des représentations existantes. Les anciennes représentations, souvent mauvaises ou incomplètes, nourrissent les nouvelles. Il est important de les remettre en question et de travailler à créer de nouvelles représentations plus justes et plus positives des personnes trans. Et il est vital d’y impliquer des personnes trans concernées et expertes des représentations.

Une seule œuvre ne pourra répondre à toutes les problématiques des représentations mais il est primordial d’aborder les transidentités avec justesse et bienveillance. Ces représentations auront des répercussions sur les vies réelles des personnes trans. Certains choix qui paraissent anodins peuvent avoir des conséquences bien plus larges qu’une personne cis peut envisager. Et bien qu’il n’y ait eu aucune intention malveillante, ces conséquences peuvent continuer à ancrer des informations transphobes dans l’imaginaire collectif.

L’équipe Représentrans

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Gabriel Harrivelle (iel), fondateur de Représentrans
“J’ai créé Représentrans car je crois au pouvoir des images. C’est en voyant d’autres personnes trans exister et vivre leur vie que j’ai pu comprendre que j’étais trans. C’est en voyant des fictions avec des personnes trans que j’ai pu commencer à m’imaginer un futur. Après avoir accompagné quelques projets et après avoir enfin été écouté, Représentrans est né. Il est temps que les représentations trans évoluent en France.”

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Charlie Fabre (il), co-fondateur de Représentrans
"J'ai été inspiré par le projet Représentrans parce que je suis fasciné par la manière dont les médias façonnent les imaginaires collectifs. La recherche de figure d'identification, pour soi-même et pour les autres est primordiale, à mon sens, dans notre sociabilisation. Je crois au pouvoir des mots et des images et donc à l'importance de ce qu'on en fait."

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Chloé Hatimi (elle), Relectrice et traductrice

Guide « Le prénom et les pronoms »

Après une première fiche pratique sur « Comment écrire sur les personnes trans ?« , voici une fiche sur le prénom et les pronoms.

Les pronoms, qu’est-ce que c’est ?

Les pronoms, c’est ce qu’on utilises pour désigner des personnes. On les utilise au quotidien sans y réfléchir parce qu’on les appris jeune, très jeune. On nous apprend notamment que « il », c’est masculin, et donc pour les hommes, et « elle » est féminin, donc pour les femmes.

En vrai, il n’y a pas de règles gravées dans le marbre, qu’importe ce que peux dire l’Académie Françaises. Cette dernière rend compte de la langue et ses évolutions, elle n’impose pas de règle à suivre. Sans vouloir faire un cours d’histoire, parce que ce n’est pas mon expertise, il fut un temps où le français avait un pronom neutre, aujourd’hui oublié (par l’Académie Française entre autres).

Aujourd’hui, des personnes utilisent à nouveau des pronoms neutres : ul, ol, el, et le plus couramment utilisé : iel. Ces pronoms peuvent être utilisé pour désigné une personne dont vous ne connaissez pas le genre, ou pour des personnes de genre non-binaire et qui vous disent utiliser ces pronoms.

Et les accords dans tout ça ?

Avec la règle appris tout jeune « Le masculin l’emporte sur le féminin », tout groupe comportant un seul homme, qu’importe le nombre de femmes, sera accordé au masculin. Ça n’est pas très équitable ni inclusif. Aujourd’hui, l’écriture inclusive permet d’y remédier. C’est une forme d’écriture « neutre », mais qui permet également de ne pas genrer intempestivement des personnes qui ne souhaitent pas l’être ou dont vous ne connaissez pas le genre.

Couramment, on accorde les mots au féminin quand on utilise « elle », et au masculin avec « il ». Mais comme vu précédemment, il n’y a pas de règles, ni de marbre, la langue évolue avec ses locuteur·ice·s.

Il est donc possible d’utiliser :

  • iel et le masculin
  • il et le féminin
  • elle et le neutre (é·e, éE,…)
  • bref, on a compris 🙂

Se pose donc la question suivante :

Comment savoir quels pronoms utiliser ?

Tu viens de rencontrer quelqu’un et tu ne sais pas comment il, elle ou iel se genre. Rien de plus simple : laisse lui le temps de te donner quelques indices. Si c’est une rencontre en ligne, sa bio twitter, tinder, etc. pourra te donner une réponse, sinon de précédentes publications pourront t’informer avec un accord (é, é·e, ée, etc.). Si jamais tu n’arrives pas à trouver la réponse, et encore plus si c’est à l’oral : tu peux les lui demander de façon simple : « Quels sont tes pronoms ? ».

Pour anticiper cela, tu peux te présenter avec tes propres pronoms : « Bonjour, je m’appelle Alex, et pour moi, c’est il/lui. ». Si tu ne te sens pas à l’aise de le faire, parce que vous êtes en groupe, dans l’espace public, dans un milieu professionnel, la personne en face de toi ne sera peut-être pas plus à l’aise que toi pour répondre à une telle question.

Une question sur les pronoms peut aussi être une source d’anxiété et de stress pour une personne en questionnement ou qui n’est pas encore out. Reste donc à l’écoute de comment la personne se genre et en attendant, genre la de façon neutre. À l’oral, l’accord en « é·e » ne s’entend pas par exemple, pareil pour les adjectifs comme joli·e, incroyable, poli·e, etc.

Parfois, on se trompe, que faire ?

Si la personne te corriges : excuses-toi simplement. Un simple « Je suis désolé. » sera bien plus apprécié que des excuses longues et détaillées. Et surtout, ne donne pas de justification à ton erreur. Oui, tu as appris à reconnaître des expressions de genre (robe, maquillage, barbe, etc.) et à genrer les personnes en fonction, et nous l’avons tou·te·s été, il n’est donc pas nécessaire d’utiliser le physique ou les vêtements de la personne pour justifier une simple erreur.

Si tu apprends plus tard que tu as mal genré quelqu’un en face d’elle mais qu’elle ne t’as pas corrigé : tu prends note pour une prochaine fois. Tu peux brièvement présenter tes excuses une prochaine fois, mais ce n’est pas obligatoire. Comme pour le premier scénario : ne fait pas des excuses à rallonge et détaillées. Et surtout : ne te précipite pas vers la personne pour lui expliquer ton erreur.

Comment écrire sur les personnes trans ?

Utilisez les bons termes

Les mots sont importants, utilisez les bons. Certains termes ont une histoire, certains termes sont péjoratifs et ont une histoire lourde au sein de la communauté. Écoutez les critiques et corrigez-vous si cela est nécessaire.

Quels termes utiliser alors ?

« Trans » et « transgenre » sont des adjectifs.

On dit donc :

  • une personne trans / trangenre
  • une femme trans / transgenre
  • un homme trans / transgenre
  • des personnes trans / transgenres

On ne dis pas :

  • un/le trans
  • une/la trans
  • des trans

Transsexuel, transexuel, transsexuelle, sont également des adjectifs mais à proscrire le plus possible, comme l’explique le kit de l’AJL à destination des rédaction : « On préférera dire “une personne transgenre”, “une personne trans” plutôt que “un.e trans” ou “un.e transgenre”. Le terme “transsexuel.le” est, sauf utilisation par une personne concernée, à bannir du discours journalistique. Il est rejeté par beaucoup de personnes trans pour sa connotation médicale, et à ce titre pathologisante. » (Respecter les personnes trans, AJL)

Pour continuer, vous pouvez vous rendre dans notre lexique ou sinon consulter celui de wikitrans.co, ou encore leur article 10 idées reçues sur la transidentité – Wiki Trans.

Pourquoi parler du prénom de naissance ?

Je dirais même plutôt : et si on arrêtait d’en parler ? Le vrai prénom des personnes trans est celui qu’elles utilisent au quotidien, qu’il soit celui inscrit sur leurs papiers d’identités ou non. Il n’est que très rarement utile de rappeler le prénom de naissance (aussi appelé morinom ou deadname) des personnes trans, et il faut toujours le faire avec l’accord de la personne.

Pour votre personnage (ou vos personnages mêmes !) et votre histoire, est-ce crucial de partager ce prénom de naissance ? Est-ce indispensable que le spectateur ou lecteur le connaisse ?

À noter : il est possible de mentionner le prénom de naissance des personnes trans célèbres qui étaient connues avant leur transition comme Caitlyn Jenner, Océan, Sandra Forgues, etc. Mais il est important de ne pas l’utiliser pour parler de la personnalité, seulement pour rappeler sous quel prénom le public a pu le ou la connaître. Si la transition date déjà de plusieurs années et que la personne est connue depuis un moment sous son nouveau prénom, il n’est pas nécessaire de le préciser : comme pour Caitlyn Jenner, Océan, etc.

Quelle est l’utilité des avant/après ?

Ma réponse sera courte : il n’y a pas d’utilité à montrer des avant/après.

Pour la version longue : comme vu précédemment, cela renforce une obsession pour nos « transformations ». Cela transmet l’idée que ces changements sont soudains et impressionnants. Or, nos transitions prennent plusieurs années dans la plupart des cas, certaines personnes ne suivent pas de transition médicale d’ailleurs.

À moins de parler des changements spécifiques des transition médicales, il n’est donc pas nécessaire d’illustrer un sujet sur une personne trans avec un avant/après, ou de montrer une femme trans retirant son maquillage ou le mettant, ou un homme trans en train de se raser ou de s’injecter de la testostérone. Ces moments font bien partie de nos vies, et peuvent tout à fait être à l’écran. Ce qui est important de travailler, c’est le focus qui est fait. Est-ce le but de la scène ou un élément de vie anodin qui fait partie de la scène ?

A noter : beaucoup de personnes trans font le choix de publier des avant/après sur leurs réseaux sociaux, et c’en est leur droit. Mais lorsque la transition d’une personne n’est pas au centre du sujet, l’illustrer avec de telles images renforcent l’obsession du changement « incroyable ».

Stop aux histoires de coming-out et de transition

Les histoires de coming-out et de transition sont importantes, mais elles ne devraient pas être les seules racontées. Elles sont d’autant plus importantes lorsqu’elles sont bien traitées : si vous n’êtes pas sûr de réussir à le faire, vous pouvez tout de même inclure des personnages trans dans vos récits en les traitant comme n’importe quel autre personnage, avec respect et bienveillance et en vous renseignant sur les tropes à éviter.

Les histoires sur les coming-out et les transitions nourrissent une obsession pour nos corps, nos « transformations ». Alors que les histoires de vies banales, ou des autres combats qui doivent être menées, sont très importantes à raconter elles-aussi.

Faites appel à un·e consultant·e concerné·e

(Et rémunérez-la·e.)

Les personnes expertes sur ces sujets sont les personnes concernées, et non pas les psychologues, psychiatres, chirurgiens et endocrinologues. Si ces derniers peuvent apporter un éclairage sur la violence de la transphobie et ses conséquences sur nos vies, ou une explication des taux hormonaux ou du principe de transition médicales, les personnes transgenres sont les premières personnes concernées par ce sujet et devrait toujours être impliquées.

Point important : toutes les personnes trans ne sont pas expertes sur tous les sujets liés à la transidentité, et moins encore sur le sujet de la représentation. L’avis d’un·e ami·e transgenre ne suffit pas.

Vous pouvez consulter notre annuaire ou notre page dédiée.