Les critères du regard cis 1 à 1 (5/20)

Pour ce cinquième article détaillé, nous allons aborder le critère selon lequel le regard cis, présente les personnages trans’ comme ayant “un comportement de prédateurice / déloyal·e. À travers l’article sur le troisième critère, nous avons déjà pu voir la manière dont le regard cis fait le procès des personnes trans’ pour “usurpation” et “tromperie visuelle”. Cette fois, nous ne discuterons donc pas de ces accusations mais de la vilainisation1 des personnages trans’ au cinéma et dans l’audiovisuel de manière générale. 

Ce processus est à différencier du queer coding, pratique qui consiste à donner une esthétique queer (pour autant que cela existe, mais on pourrait le résumer à un maximum de clichés et de références culturelles dîtes queer) à des personnages de fiction, notamment lorsqu’iels sont méchant·es. C’est une pratique bien connue des studios d’animation chez Disney : Ursula dans la Petite Sirène (1989) est inspirée de Divine, une drag queen ; Hadès dans Hercule (1997), Jafar dans Aladdin (1992), le Docteur Facilier dans La Princesse et la Grenouille (2009) et même Scar dans Le Roi Lion (1994) sont perçus comme queer codés. La télévision n’est pas en reste  : la série Sherlock (2010), de la BBC, en joue avec James Moriarty. 

En glissement de cette pratique, on retrouve donc ensuite les personnages canoniquement (c’est-à-dire reconnu·es en tant que tel·les dans l’œuvre originale) LGBTIAQ+ qui endossent des rôles de tueur·euses, de prédateur·ices, d’escrocs etc. Cela peut aller de la vilaine lesbienne qui “vole” la femme d’un personnage (on pense fort à Suzanne, dans FRIENDS (1994)) jusqu’à la lesbienne tueuse en série (dans The Neon Demon (2016) ou Killing Eve (2018) par exemple). 

Plutôt que de faire une liste ici (elle serait très longue), je vous redirige vers le site tvtropes.org qui, comme son nom l’indique, regroupe des schémas fréquents de représentation, avec explications et exemples. On y trouve par exemple : “depraved bisexual”, “psycho lesbian”, “depraved homosexual”, “sissy villain”, etc2

Quand on parle des personnes trans’, l’échelle est à peu près la même. On retrouve d’abord une longue liste de femmes trans’ présentées comme les connasses de l’histoire qui abandonnent égoïstement femme et enfant(s) : la mère de Chandler dans FRIENDS (oui, encore), le personnage de Lola dans Tout sur ma mère (1999), le rôle titre de Laurence Anyways (2012) et pour remonter bien plus loin, celui de Glen or Glenda (1953). 

Puis on arrive vers les femmes trans’ délinquantes et présentées via le prisme misogyne de l’hystérie : Hedwig dans Hedwig and the Angry Inch (2001), Frank N. Furter dans The Rocky Horror Picture Show (1975) ou encore Lois Einhorn dans Ace Ventura (1994). 

Enfin, au sommet de la pyramide, on retrouve “le tueur est un travesti qui aime particulièrement s’habiller avec les peaux / vêtements de femmes décédées. On pense ici bien sûr aux antagonistes dans Le Silence des Agneaux (1991) et Psychose (1960). 

Sur ce point de la représentation des personnages trans’, nous pouvons donc noter une tendance qui vise plus généralement les personnes non-hétérosexuelles et non-cis ; les “déviant·es” à la norme de sexualité et de genre. Dans le documentaire The Celluloid Closet (1995)3, Rob Epstein et Jeffrey Friedman soulignent qu’il existe des phases dans l’histoire des représentations LGB à l’écran, côté Etats-Unis. En 1934, le Code Hayes établit des règles et censure notamment l’homosexualité. Les figures LBG deviennent alors plus compliquées à identifier et c’est à ce moment que la marge se symbolise par la criminalité (auparavant on était plutôt sur des ressorts comiques).  

Dans le contexte dans lequel nous nous situons aujourd’hui, cet historique et ce schéma de représentation à l’égard des personnes trans’, et notamment des femmes trans’, n’est pas anodin. Les mouvements TERF4 en France et à l’étranger ne cachent plus leur haine des femmes trans’ et jouent notamment sur la crainte que celles-ci devraient inspirer de par leur statut d’usurpatrices violentes. La transmisogynie n’est pas née avec le cinéma mais celui-ci entretient, avec des narrations comme celle de ce cinquième critère, un imaginaire qui met, depuis toujours, la vie des femmes trans’ en danger

On nous répète souvent, lorsque nous sommes contacté·es en tant que Représentrans, le fait que toutes les personnes trans’ ne sont pas parfaites et qu’il n’y a pas de mauvaise intention derrière le fait de vouloir une femme trans’ pour jouer une tueuse. Mais rien n’est anodin et toute représentation existe dans un contexte et dans un historique. Il est important de prendre ces paramètres en compte dans les processus de création. Ce que je dis à travers cet article,c’est que les représentations des personnes transgenres devraient être plus diversifiées, en tentant de rééquilibrer avec des représentations plus positives. Si nous ne sommes pas des personnes parfaites (une petite pensée ici pour Caitlyn Jenner qui n’a aucune hésitation à jeter sous le bus le combat des activistes trans’ à propos de la place des femmes trans’ dans le sport…), je mets en avant le fait que perpétuer cette représentation nourrit un stigmat qui a des conséquences réelles et graves sur les femmes trans’. En plus de répéter un schéma narratif vu et revu, cette vision cis fantasmée est donc dangereuse. 

Notes

1. Mon correcteur n’arrête pas de me dire que ce mot n’existe pas… Je suis convaincu que vous voyez ce que je veux dire mais dans le doute je vais donner une petite définition de ce mot : il s’agit d’un processus par lequel une personne, réelle ou fictive, est présentée par une narration et un regard subjectif comme étant le-a méchant-e de l’histoire. Cela ne veut pas nécessairement dire qu’iel l’est objectivement mais le but est qu’iel soit perçu-e par le public en tant que tel-le.

2. Tous les tropes en rapport avec la communauté LGBTIAQ+ sont listés ici : https://tvtropes.org/pmwiki/pmwiki.php/Main/QueerAsTropes

3. De la même manière que Disclosure (2020) reprend l’historique des représentations trans dans le cinéma américain, The Celluloid Closet fait ce travail avec les représentations LGB. Le documentaire est tiré d’un livre du même nom : The Celluloid Closet, Vito RUSSO, 1981.

4. Trans Exclusionary Radical “Feminist” : acronyme désignant des groupes dont les membres se disent féministes tout en excluant les personnes trans’, et plus particulièrement les femmes trans’, et en les stigmatisant de manière violente.

Comment utiliser le test du cis gaze ?

À l’occasion de mon précédent article « Le cis gaze en bref », je vous avais rapidement présenté la notion de cis gaze et à cette occasion, vous aviez pu découvrir la liste des critères permettant d’établir si un film met en avant un regard cis sur les transidentités. 

Dans ce nouvel article, il me semble important de détailler l’utilisation qui peut être faite de cette liste. Pour rappel, voilà les critères énoncés :

Le personnage trans’ :

  1. s’habille / se maquille
  2. est félicité·e car iel rentre dans une norme ciscentrée
  3. fait face à une remarque qui souligne le fait que nous n’aurions jamais pu deviner qu’iel était trans’
  4. est travailleuse·eur du sexe (et ses collègues sont également trans’)
  5. a un comportement de prédateurice / est déloyal·e
  6. est appelé·e par son deadname / mégenré·e volontairement
  7. suit un parcours médical et l’on peut voir ses prises d’hormones et / ou des opérations chirurgicales / esthétiques liées à son parcours de transition
  8. a pour préoccupation centrale ou unique sa transition
  9. voit ses organes génitaux exposés à l’écran et / ou à d’autres personnages sans son consentement
  10. cause la détresse émotionnelle de l’un·e de ses proches
  11. est la victime passive d’une agression
  12. se fait du mal, de quelque manière que ce soit
  13. voit son identité remise en question par un personnage cis
  14. voit son identité validée par une analyse psychiatrique
  15. imite un personnage cis pour performer son genre
  16. n’a aucune interaction avec d’autres personnages trans’
  17. a des relations amoureuses et / ou sexuelles exclusivement hétérosexuelles
  18. se regarde entièrement nu·e dans un miroir
  19. détourne son regard de son propre corps mais reste exposé·e à au moins un autre regard
  20. est joué·e par un·e acteur·ice cis (surtout si son genre n’est pas conforme à celui du personnage)
Pour rappel, les 5 premiers critères ont été établis par Nissa Mitchell.

Première utilisation : dresser des constats généraux et comparer les oeuvres 

Dans un premier temps, pour amorcer une réflexion et se rendre rapidement compte de l’étendu du cis gaze dans une oeuvre, il peut s’agir de simplement cocher les critères qui nous semblent correspondre.

Cette première étape permet de comparer rapidement les films entre eux. Par exemple, d’après l’analyse de Gabriel Harrivelle et moi-même, le film The Danish Girl (Tom Hooper, 2015) coche 16 des 20 critères tandis que Une Femme Fantastique (Sebastian Lelio, 2017) n’en coche “que” 8, tout comme Lola vers la mer (Laurent Micheli, 2019).

Tous ces films cochent bien plus que trois critères et nous pouvons donc affirmer qu’ils correspondent par de nombreux aspects, à une vision ciscentrée des transidentités. En revanche, si une personne cis nous demande si on connaît “un film qui serait un peu moins pire que les autres par hasard”, alors peut-être éviterons-nous de l’aiguiller vers The Danish Girl

Deuxième utilisation : rentrer dans le détail de l’analyse critique d’un film

Cette liste peut, dans un second temps, nous permettre d’avoir une base afin de dresser un regard critique détaillé sur une œuvre. En effet, chaque critère peut en réalité être pensé le long d’un continuum. 

Par exemple, pour le premier critère, “le personnage trans’ s’habille ou se maquille” : un film ne peut être traité de la même manière si l’on voit simplement le personnage enfiler un t-shirt au saut du lit ou bien si l’on assiste à une séquence entière d’essayages. Dans The Danish Girl (oui, peut-être que je m’acharne), le personnage principal est une femme trans’ et les scènes de maquillage et de démaquillage sont présentées comme centrales dans la construction de son identité. Il s’agit de moments forts de sa transition mais également de mises en scène qui artificialisent son genre, c’est-à-dire de moyens de rendre son identité superficielle et fausse. 

Ce qui peut être noté ici, c’est la récurrence de certains motifs (le nombre de fois où le personnage s’habille ou se maquille) ; le temps à l’écran accordé à ce critère (une scène de quelques secondes ou bien une séquence de plusieurs minutes) ; la mise en scène (la musique de la scène est-elle dramatique ? Est-ce que le personnage semble avoir une illumination en relevant les yeux et en se voyant maquillé-e pour la première fois ? …) ; la manière dont la présence de ce critère renforce des stéréotypes de genre (un personnage trans féminin ne porte que des robes ; enfile des bas ; met soigneusement son rouge à lèvres…). En bref, tout ce qui peut vous sembler pertinent pour souligner la présence d’un critère dans un film et la manière dont il renforce le regard cis. 


Troisième utilisation : se servir de ces constats pour s’améliorer

Pour les créateur-ice-s, la liste de critères peut (et devrait) être un outil de questionnement et une sorte de check-list afin de s’assurer de l’amélioration des représentations des personnages trans’. En effet, si en consultant votre histoire, vous vous rendez compte que vous cochez 14 critères, alors peut-être est-ce le moment de revoir votre écriture et de faire appel à des personnes concernées pour vous épauler. 

Cependant ne soyons pas dupes, certaines personnes trans’ véhiculent également, à travers leurs productions, des éléments du cis gaze. Il est parfois compliqué de réaliser que ce que l’on produit est construit en accord avec ce à quoi nous avons toujours été exposé-e-s et / ou limité-e-s au sein d’un système transphobe. Il nous appartient également de chercher à faire mieux et de ne pas toujours chercher à satisfaire et à rassurer le public cis. 

En tant que public et qu’allié-e-s, ces critères peuvent vous permettre d’évaluer les films que vous décidez d’aller voir et de vous rendre compte des automatismes développés au contact d’images peu variées. La prochaine fois que vous trouverez un film sur une personne trans’ “très beau et incroyablement touchant”, prenez tout de même le temps de consulter les critères et de vous questionner sur ce qui vous touche. 

Il me semble au final que ces critères servent à ouvrir un dialogue et une discussion critique entre ce qui existe et ce qui est possible. Qu’est-ce que vous en pensez ? 

Pour aller plus loin :

  • pour en savoir plus sur la notion de “genre artificiel” : Julia Serano, Manifeste d’une femme trans et autres textes, traduit et publié aux éditions Cambourakis en 2020. 

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Nous pouvons vous accompagner dans votre recherche d'acteur·ice·s, dans la relecture de votre scénario, la pédagogie auprès de votre équipe, dans la création d'une représentation des transidentités plus juste en somme.

Le cis gaze, en bref

L’an dernier, dans le cadre de mon Master en études de genre, littérature et culture, j’ai rédigé un mémoire intitulé “Le cis gaze reflété au cinéma”. En 200 pages, je reviens sur plusieurs années de représentations de personnages trans’, sur grand écran, en m’appuyant sur des exemples précis. Pour faciliter l’accessibilité de ce travail, cet article va revenir rapidement sur le pourquoi du cis gaze, sa définition et ses caractéristiques.

À force de regarder des films centrés sur des personnages trans’, on constate assez rapidement certaines récurrences :

  • les personnages sont tous hormonés ou bien il s’agit de l’enjeu du film ;
  • tout le monde est hétérosexuel ;
  • les trans’ n’ont pas d’ami-e-s trans’ et vivent seulement entouré-e-s de cis qui souffrent de leurs transitions ;
  • les médecins sont omniprésent-e-s ;
  • les personnages détestent leurs corps ;
  • tout le monde est binaire ;
  • tous ces films sont des drames…

Écrire ces histoires et mettre en scène ces récurrences, cela donne une vision restreinte et souvent blessante de ce que sont les transidentités. Ces films découlent d’une vision ciscentrée, elle-même inscrite dans un système cisnormatif, c’est-à-dire qui défini la norme par défaut comme cis. C’est à partir de ce constat qu’il faut penser la notion de cis gaze.

La notion de cis gaze pré-existe à cette recherche, parce que le regard cis, avant d’être un procédé cinématographique et narratif, inconscient ou non, c’est une réalité. C’est le regard quotidien des personnes cis sur nos corps et sur nos vies de personnes trans’.

Définition du cis gaze

Cette notion se base également sur les écrits de Nissa Mitchell, écrivaine et musicienne, et de Julia Serano, chercheuse et militante trans-bi. La première écrit en 2017, dans TransSubstantiation, que « le cis gaze fait référence aux moyens mis en oeuvre pour présenter les personnes trans’ comme si elles existaient uniquement pour satisfaire le voyeurisme des personnes cis et pour les divertir »1. La seconde souligne notamment, dans son Manifeste d’une femme trans, que cette vision tend à naturaliser les identités cis et à artificialiser les identités trans’2.

Enfin, le cis gaze, c’est surtout un amas de fantasmes, ou comme le dit Ray Filar : « la “transition”, le “changement de sexe”, et même dans une certaine mesure le “coming out” sont des fantasmes cis. Ce sont des fantasmes cis qui effacent les processus par lesquels les personnes cis façonnent également leur propre genre »3.

On peut garder à l’esprit le fait que ce regard se trouve dans les arts visuels et la littérature mais n’est pas un regard limité à ces champs. Il est applicable à la société de manière large. Le cis gaze est un regard systémique. Il a une influence réelle sur la manière dont les personnes trans’ ont conscience de leurs corps et de leurs apparences qui sont constamment épiées à travers le cis gaze. En ce sens, les personnes trans’ portent souvent sur elles-même ce que nous pouvons qualifier de cis gaze interiorisé. Le concept abordé ici existe à travers les films parce qu’il existe socialement, porté par une classe de genre dominante. Ce regard cristallise des comportements violents, fétichisants, menaçants et globalement stigmatisants à l’encontre des personnes trans’.

Ce qui résulte de tout ça, c’est notamment une objectification des personnes trans’, qui ne sont pas des sujets pour le cinéma mais des objets maléables et soumis aux personnes qui ont le pouvoir sur l’écriture, la mise en scène, la réalisation et le jeu : les personnes cis. Ces dernières ne réfléchissent pas à l’ordre de domination et perpétuent des stéréotypes, qui eux-mêmes contribuent à l’alimentation d’un cercle vicieux. Le public n’est exposé qu’à un certain type de représentation qui nourrit l’imaginaire. Les créations qui suivent en sont à leur tour alimentées.

Ce qui intéresse le public cis c’est une représentation de la transidentité qui ne défie pas ses propres représentations du genre. Il n’en reste pas moins qu’il y a, derrière l’intérêt pour les figures trans’, un intérêt pour l’altérité. À ce titre, les personnages trans’ doivent représenter une altérité acceptable. Les corps des personnes trans’ sont alors des corps sur lesquels la société cisnormée aurait un droit de regard, lui permettant de définir à la fois des normes binaires et des manières d’être trans’.

Pour terminer je peux vous livrer la définition du cis gaze qui m’a semblée la plus claire :

« Le cis gaze est une notion qui caractérise la manière dont les personnes trans’ sont représentées, au cinéma, afin d’intriguer le public cis et le regard cisnormé tout en ne remettant pas en question l’hégémonie de ce regard et en se conformant à des stéréotypes établis à propos de l’existence tolérée des personnes trans’ dans la société. »

Évaluer la présence du cis gaze dans une oeuvre

De futurs articles me permettront de revenir plus en détails sur les différentes caractéristiques identifiées dans les films comme correspondant à du cis gaze. En attendant, voilà une liste non détaillée de 20 critères permettant d’évaluer la présence du cis gaze dans une oeuvre. Si un film coche au moins trois de ces critères alors il est porteur d’un regard cis sur les transidentités.
Le personnage trans’ :
  1. s’habille / se maquille
  2. est félicité·e car iel rentre dans une norme ciscentrée
  3. fait face à une remarque qui souligne le fait que nous n’aurions jamais pu deviner qu’iel était trans’
  4. est travailleuse·eur du sexe (et ses collègues sont également trans’)
  5. a un comportement de prédateurice / est déloyal·e
  6. est appelé·e par son deadname / mégenré·e volontairement
  7. suit un parcours médical et l’on peut voir ses prises d’hormones et / ou des opérations chirurgicales / esthétiques liées à son parcours de transition
  8. a pour préoccupation centrale ou unique sa transition
  9. voit ses organes génitaux exposés à l’écran et / ou à d’autres personnages sans son consentement
  10. cause la détresse émotionnelle de l’un·e de ses proches
  11. est la victime passive d’une agression
  12. se fait du mal, de quelque manière que ce soit
  13. voit son identité remise en question par un personnage cis
  14. voit son identité validée par une analyse psychiatrique
  15. imite un personnage cis pour performer son genre
  16. n’a aucune interaction avec d’autres personnages trans’
  17. a des relations amoureuses et / ou sexuelles exclusivement hétérosexuelles
  18. se regarde entièrement nu·e dans un miroir
  19. détourne son regard de son propre corps mais reste exposé·e à au moins un autre regard
  20. est joué·e par un·e acteur·ice cis (surtout si son genre n’est pas conforme à celui du personnage)
Ces critères sont purement descriptifs et servent à alimenter une amorce de réflexion. Ils peuvent être pensés le long d’un continuum et sont plus ou moins pertinents selon le contexte. C’est ce que les futurs articles nous permettront de détailler ! D’ici là, n’hésitez pas à les utiliser quand même pour évaluer les films que vous regardez et à nous envoyer vos résultats pour qu’on puisse les comparer avec les nôtres !
 

Pour aller plus loin :

  • lecture des articles complets de Nissa Mitchell et Ray Filar
  • Julia Serano : Manifeste d’une femme trans et autres textes, récemment traduit et publié aux éditions Cambourakis
  • Jeu vidéo interactif de Caelyn Sandell, intitulé Cis gaze : https://inurashii.itch.io/cis-gaze

1. “Sophia Banks, a trans photographer, first brought the phrase to the internet in a tweet on March 22nd, 2014”, MITCHELL Nissa, “The Cis Gaze”, TransSubstantiation, 7 mars 2017, consultable sur https://transsubstantiation.com/the-cis-gaze-6c151f9374ca, traduit par Charlie Fabre

2.SERANO Julia, Whipping girl, a transsexual woman on sexism and the scapegoating of femininity, Seal Press, 2007

3.FILAR Ray, « ”Is it a man or a women ? Transitioning and the cis gaze” by Ray Filar », Verso, 24 septembre 2015, traduit par Charlie Fabre

Films de Noël LGBT+

Je sais, on est pas encore en Décembre. Je suis profondément désolé mais sur les réseaux sociaux, j’ai vu le sujet revenir plusieurs fois. Alors, au lieu d’essayer de répondre aux différentes demandes individuellement, je me suis dis qu’y répondre avec une liste claire, concise et précise, serait plus facile.

Bref, voici la liste de films de Noël LGBT+, ou en tout cas gay.

Imagine Me & You (2005)

« Le mariage de Rachel et de Heck s’annonce comme le plus beau jour de leur vie. Tout est parfait. Pourtant, l’heure venue, il suffit d’un regard pour que Rachel tombe irrémédiablement amoureuse mais pas de celui qu’elle doit épouser. »

Comédie romantique britanique, dans le style des films avec Hugh Grant ou Colin Firth, avec cette image caractéristique des films des années 2000. Le film n’est pas à propos de Noël mais convient parfaitement à cette période.

Breakfast with Scot (2007)

Adapté du roman de Michael Downing, « Eric, un ancien joueur des Maple Leafs de Toronto est devenu commentateur sportif et mène une existence rangée auprès de Sam, son compagnon. Mais l’univers du couple bascule rapidement quand Eric doit s’occuper de son neveu Scot âgé de 11 ans, et dont la mère vient de mourir. Si Sam est ravi de devenir père de substitution, Eric ne l’est pas… »

Une comédie, cette fois-ci pas romantique, qui aborde différents thèmes comme la parentalité, l’homoparentalité, l’homophobie, la fluidité du genre. Le film est définitivement feel good et convient parfaitement aux fêtes de fin d’année.

C.R.A.Z.Y. (2005)

« Entre des frères hétéros et un père un peu bourru, Zac a du mal à trouver sa place en tant qu’homosexuel, et se réfugie dans la musique des Pink Floyd et de David Bowie.« 

Un film que je n’ai toujours pas vu mais recommandé par ma copine et des ami·e·s. La presse et les spectateurs leur ont donné une note moyenne de 3,9 sur Allociné, il est décrit comme drôle et touchant par la plupart des critiques. Il semble convenir tout à fait à Noël.

Carol (2015)

« Dans le New York des années 1950, Therese, jeune employée d’un grand magasin de Manhattan, fait la connaissance d’une cliente distinguée, Carol, femme séduisante, prisonnière d’un mariage peu heureux. À l’étincelle de la première rencontre succède rapidement un sentiment plus profond. Les deux femmes se retrouvent bientôt prises au piège entre les conventions et leur attirance mutuelle. »

Le film n’est pas vraiment de Noël, mais les deux femmes se rencontrent en cette période de fin d’année. S’il n’est pas aussi drôle que les autres, il est définitivement touchant. À voir donc !

Go (1999)

« Un soir de Noël, dans un supermarché de Los Angeles, trois histoires vont s’entremêler et les destins se croiser. Celui de Ronna, une caissière désoeuvrée qui accepte d’aller chercher des pilules d’ecstasy chez Todd, un dealer, pour le compte d’Adam et Zack. Le jeune et exubérant Simon, lui, visite Las Vegas pour la première fois avec ses amis Marcus, Tiny et Singh. »

Je ne l’ai pas vu, mais je l’ai vu recommandé dans une liste de Films de Noël LGBT+. Je l’ai ajouté car c’est à nouveau une comédie, que l’homosexualité n’est pas au centre du film mais bien Noël, et que ce n’est ni une romance ni une histoire de famille.

A Very Cool Christmas (2004)

« Un soir de Noël, dans un supermarché de Los Angeles, trois histoires vont s’entremêler et les destins se croiser. Celui de Ronna, une caissière désoeuvrée qui accepte d’aller chercher des pilules d’ecstasy chez Todd, un dealer, pour le compte d’Adam et Zack. Le jeune et exubérant Simon, lui, visite Las Vegas pour la première fois avec ses amis Marcus, Tiny et Singh. »

A nouveau un film que je n’ai pas encore vu. Je l’ai également ajouté à cette liste car le thème est très clairement Noël, que si le personnage principale n’est pas gay, ses deux parents le sont. Et qu’on est à nouveau sur une comédie.

Red Lodge (2013)

« A man proposes to his boyfriend. The offer of marriage is accepted, and then quickly rejected — all in the days leading up to Christmas. »
« Un homme demande en mariage son copain. Celui-ci répond d’abord positivement, avant finalement de lui dire non. Tout ça, juste avant Noël. »

Un film peut-être compliqué à trouver alors voici le lien légal et donc payant, mais le prix est à 1,60€ pour soutenir un film 100% gay & de Noël, le combo que vous cherchez 😉